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Les masques chirurgicaux, un nouveau défi environnemental

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Environnement

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Les masques chirurgicaux, un nouveau défi environnemental

Depuis plus d’un an, le port du masque chirurgical fait partie de notre quotidien et il semblerait bien que cet usage perdure un certain temps. S’ils ont pour mission de nous protéger contre la covid-19, les masques chirurgicaux constituent un gisement colossal de déchets tout autant qu’une menace de pollution environnementale et sanitaire lorsqu’ils sont jetés n’importe où.


Selon l’Agence pour la diffusion de l’information technologique (ADIT), entre 6,8 et 13,7 milliards de masques jetables sont utilisés chaque année en France depuis le début de la crise sanitaire. Ce qui, en 2020, a représenté 40 000 tonnes de déchets non recyclés d’après la Direction générale de la prévention des risques (DGPR). Au niveau mondial, l’ONU estime que la production de masques a été multipliée par 200, entre juillet 2019 et juillet 2020.

Le coût écologique des masques

S’il est nécessaire de le rappeler, en l’absence de contenants prévus spécifiquement pour leur collecte, les masques chirurgicaux usagés doivent être jetés dans la poubelle des ordures ménagères, dans des sacs fermés, conformément aux consignes du Haut Conseil de la Santé Publique. Potentiellement contaminés par le virus, ils ne peuvent être mélangés avec les autres déchets destinés au recyclage (poubelle jaune).
Les masques sont fabriqués à partir de polypropylène, un plastique non biodégradable issu du pétrole, dont la durée de décomposition est estimée à 450 ans. Lâchés dans la nature, les masques chirurgicaux polluent l’écosystème en relâchant des microparticules de plastique, toxiques et néfastes pour la faune et la flore, mais aussi pour les humains.


La problématique du recyclage

  • En janvier 2021, la Commission du développement durable et de l’aménagement a ouvert une mission d’information parlementaire sur le traitement des masques usagés, dans l’objectif d’identifier des solutions de valorisation pérennes.
  • Suite à quoi, l’ADEME a commandé une étude sur les potentialités concrètes de gestion de ces déchets, dont les résultats n’ont pas encore été publiés par le ministère de l’Ecologie.
  • Sur cette même période, la région Île-de-France a lancé un appel à manifestation d’intérêt en partenariat avec les industriels franciliens pour favoriser le recyclage/la réutilisation des masques jetables, doté de deux millions d’euros. Cosmolys, Greenwishes, Recylliance, Gobuse et Fabbrick sont les cinq premiers lauréats annoncés en avril 2021.


L’émergence de filières de recyclage

D’autres entreprises se sont également lancées dans le recyclage des masques, comme, par exemple, Urbyn dont la filière de recyclage débouche sur la conception de vêtements techniques : 50 masques permettent de fabriquer un tee-shirt.
Une fois transformé en granulé, le polypropylène devient une matière première secondaire et peut, aussi, être utilisé par l’industrie automobile dans la fabrication de pare-chocs ou d’habitacle, ou encore, intervenir dans l’écoconception d’objets.

Cependant, ces solutions de recyclage restent très localisées et ne concernent qu’un faible pourcentage des masques jetés. Structurer une filière de recyclage à l’échelle nationale peut nécessiter plusieurs années. Pour avoir mis en place dix filières de valorisation matière ou énergétique, le Groupe CHIMIREC mesure en connaissance de cause le temps qui incombe à ce type de démarche, depuis les impératifs de tri sélectif, les organisations logistiques de collecte, les outils de production à mettre en œuvre, les chaînes de production à tester, etc.


De l’usage unique à l’usage multiple

Reste une autre alternative, limiter la production de déchets en allongeant la durée de vie du masque chirurgical. Au terme d’un an et demi de tests en laboratoire, une équipe de chercheurs français a récemment démontré que les masques chirurgicaux conservent leur pouvoir filtrant et leur respirabilité après 10 passages en machine à laver.

 

Retour à la règle d’or du développement durable : le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit !

 

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