Environnement
Publié le 19/10/2022
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Ces puits de carbone qui stockent le CO2... Comment ça fonctionne ?
Ce qu’on appelle un puits de carbone est un réservoir naturel ou artificiel qui permet de stocker le CO2 (dioxyde de carbone) présent dans l’atmosphère. Ce dioxyde de carbone entraîne un réchauffement climatique, une acidification des océans et une menace pour l’écosystème marin. Quel rôle jouent les puits de carbone et quelles sont leurs limites ?
Depuis le début de le révolution industrielle, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 40 %, selon l’Institut national des sciences et de l’univers (Insu). Le dioxyde de carbone représente près des deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines. Non seulement, le gaz à effet de serre est reconnu comme le principal responsable du dérèglement climatique, mais il a aussi la particularité de rester présent très longtemps dans l’atmosphère.
En absorbant le CO2, les puits de carbone naturels jouent donc un rôle essentiel pour atteindre la neutralité carbone. Tant et si bien que la création de puits artificiels de stockage du carbone suscitent beaucoup d’intérêt et font l’objet de mises en place, à petite échelle pour l’instant.
Dans son dernier rapport, le GIEC affirme clairement que l’élimination du CO2 est nécessaire pour atteindre nos objectifs climatiques.
Quels sont les puits de carbone naturels ?
Les principaux puits de carbone sont les océans, les forêts ou encore certains sols comme les tourbières et les marais. Ils ont pour spécificité d’absorber plus de carbone qu’ils n’en rejettent.
Comme l’explique l’Insu, les océans parviennent à séquestrer près de 30 % du CO2 émis par les humains, par le biais de deux processus, l’un physique et l’autre biologique.
Mais l’augmentation de l’absorption de CO2 provoque l’acidification des océans car lorsque le gaz carbonique se dissout dans l’eau de mer il forme un acide carbonique. Ce dernier nuit au développement des planctons à qui l’on doit la production d’oxygène. De plus, les coquilles et squelettes fabriqués par les espèces sont attaqués par les acides, de même que les coraux.
Par le phénomène de photosynthèse, les forêts captent environ 15 % des émissions de CO2 produites par l’Homme. La quantité de carbone stocké dépend néanmoins de la variété de l’arbre, de son implantation et de son âge.
La déforestation due à l’Homme, tout comme les incendies et les tempêtes, ont un double effet négatif :
- primo, la diminution de la superficie forestière planétaire et donc des capacités de stockage de ce puits naturel de carbone ;
- secundo, la libération du carbone stocké par les arbres lorsque les forêts sont détruites.
Et alors, les puits de carbone artificiels ?
S’il existe déjà plusieurs puits de carbone artificiels dans le monde, leur perfomance reste très limitée et leur coût très élevé. Les pistes exploitées consistent à capturer le carbone dans le but de le piéger dans des formations géologiques, dans les océans ou encore dans d’anciens puits de pétrole…
La plus grande usine de capture de CO2 du monde se situe en Islande. Elle a été conçue par la start-up suisse Climeworks dont l’objectif est d’éliminer 1 % des gaz à effet de serre émis sur Terre d’ici à 2025. Cette usine serait actuellement capable d’aspirer 4 000 tonnes de CO2 par an. Un potentiel fort limité face aux 39,2 milliards de tonnes de CO2 émis en 2021 au niveau planétaire !
En conclusion, sans bannir aucunement ce type d’initiatives technologiques, le GIEC rapelle une fois de plus, qu’il nous faut, en tout premier lieu, limiter drastiquement nos émissions de carbone et préserver les potentialités des puits de carbone naturels.