Environnement
Publié le 15/01/2024
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De COP en COP : la lutte contre le réchauffement climatique
Si le réchauffement climatique est au cœur de l’actualité, occupant régulièrement la une des médias, l’identification de cette problématique environnementale ne date pas d’hier, et fut à l’origine de la création de la première conférence des Parties en 1995.
L’origine des ”conférences des Parties”, dites les ”COP”
Les ”Parties”, c’est ainsi que l’on désigne les États signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la CCNUCC. Celle-ci fut élaborée en 1992, à Rio de Janeiro, suite aux alertes exprimées par la communauté scientifique à propos du réchauffement climatique global de la planète.
Depuis 1995, les 198 Parties qui ont signé cette convention-cadre, 197 pays et l’Union européenne, se réunissent chaque année, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies, hormis en 2020 en raison de la pandémie mondiale. Des acteurs non gouvernementaux y participent également.
L’objectif : signer des plans d’actions pour lutter contre les changements climatiques.
De COP en COP : des étapes clés
- En 1997, le Protocole de Kyoto
Il s’agit du premier document qui impose, aux pays industrialisés signataires, des obligations de limitation et de réduction juridiquement contraignantes de leurs émissions de gaz à effet de serre : - 5,2 % en moyenne par rapport à 1990. Les pays de l’Union européenne et la Suisse se sont fixé pour objectif une réduction de 8 %.
Ce protocole est entré en vigueur en 2005, après avoir été signé par plus de 55 pays qui étaient responsables d’au moins 55 % des émissions de CO2 en 1990. Les États-Unis n’ont jamais signé ce protocole et le Canada a décidé d’en sortir avant la fin de la première période. - En 2015, l’Accord de Paris
Il est le premier accord universel sur le climat dont le but déclaré est de maintenir le réchauffement climatique sous la limite des 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle. Pour atteindre cet objectif, il faut viser la neutralité carbone dans les plus brefs délais. Les 196 pays signataires s’engagent donc à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et fixent leurs propres objectifs en fonction de leurs capacités.
Les États-Unis qui s’étaient retirés de l’Accord de Paris en 2020, l’ont réintégré en 2021.
La COP28 : un bilan mitigé
Le texte de l’accord signé à Dubaï acte la volonté de « ”transitionner” hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». Si la fin de l’ère des énergies fossiles est nommée, qui sont, rappelons-le, responsables de 80 % des émissions de GES, nombreux sont les États et les ONG qui auraient souhaité un engagement plus clair et décisif en la matière.
Autre avancée importante, la concrétisation du Fonds ”Pertes et Dommages” qui a pour mission de soutenir les pays les plus vulnérables à la crise climatique, et pourtant les moins responsables.
L’accord de la COP 28 inscrit également un objectif de triplement de la production d’énergies renouvelables d’ici 2030 ainsi que des mesures de renforcement de l’efficacité énergétique. Le texte appelle aussi à tripler les capacités de l’énergie nucléaire au niveau mondial d’ici 2050.
Les COP : une mission difficile
Dès 1996 à Genève, le deuxième rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a conduit la COP à prendre acte que « les changements climatiques représentent un danger pour l’humanité ».
Près de trente ans plus tard, force est de constater que le processus de mise en action s’avère extrêmement lent, en dépit de l’urgence régulièrement évoquée par les scientifiques. Cet état de fait s’explique par la complexité du sujet : il s’agit de mobiliser la planète entière pour s’engager concrètement dans un changement radical de modèle de développement. Les enjeux économiques et sociaux sont colossaux et divergent selon les Parties.
Résultat : en 2022, l’humanité a expédié dans la biosphère 55 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES), soit 57 % de plus par rapport à la moyenne annuelle des années 1980.
En revanche, les lignes ont bougé. Au début des années 1990, les pays du Nord émettaient 44 % des émissions anthropiques, contre 31 % pour les principaux pays émergents. En 2022, le Nord est responsable du quart des rejets carbonés mondiaux : deux fois moins que ceux des pays les plus émetteurs, à savoir la Chine, l’Inde, la Russie, l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Indonésie, le Mexique, la Turquie, l’Arabie saoudite, dont les émissions ont explosé.
En conclusion, chacun peut s’interroger sur l’utilité des COP, dans la mesure où les objectifs définis lors de ces conférences internationales ne sont pas atteints. D’un point de vue plus optimiste, les COP présentent l’intérêt d’une sensibilisation de plus en plus concrète à la crise climatique, et que le dialogue entre les Parties impulse une dynamique d’actions en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Les conférences des parties depuis 1995
- 1995, COP1 à Berlin en Allemagne
- 1996, COP2 à Genève en Suisse
- 1997, COP3 à Kyoto au Japon
- 1998, COP4 à Buenos Aires en Argentine
- 1999, COP5 à Bonn en Allemagne
- 2000, COP6 à La Hague aux Pays-Bas
- 2001, COP7 à Marrakech au Maroc
- 2002, COP8 à New Delhi en Inde
- 2003, COP9 à Milan en Italie
- 2004, COP10 à Buenos Aires en Argentine
- 2005, COP11 à Montréal au Canada
- 2006, COP12 à Nairobi au Kenya
- 2007, COP13 à Bali en Indonésie
- 2008, COP14 à Poznan en Pologne
- 2009, COP15 à Copenhague au Danemark
- 2010, COP16 à Cancun au Mexique
- 2011, COP17 à Durban en Afrique du Sud
- 2012, COP18 à Doha au Qatar
- 2013, COP19 à Varsovie en Pologne
- 2014, COP20 à Lima au Pérou
- 2015, COP21 à Paris en France
- 2016, COP22 à Marrakech au Maroc
- 2017, COP23 à Bonn en Allemagne
- 2018, COP24 à Katowice en Pologne
- 2019, COP25 à Madrid en Espagne
- 2021, COP26 à Glasgow en Écosse
- 2022, COP27 à Charm el-Cheikh en Égypte
- 2023, COP28 à Dubaï aux Émirats arabes unis
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