Environnement
Publié le 10/12/2024
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Les PFAS : Quels enjeux sanitaires et environnementaux ?
Les PFAS, ce sont les per- et polyfluoroalkylées, des substances chimiques largement utilisées par les industries depuis les années 1950. Antiadhésives, antitaches, imperméabilisantes, et très résistantes, notamment aux fortes chaleurs : que des qualités de prime abord, massivement exploitées pour fabriquer de nombreux objets de notre quotidien. Les PFAS illustrent le dilemme entre utilité industrielle et risques environnementaux.
Les PFAS interviennent dans la fabrication des textiles, des emballages alimentaires, des mousses anti-incendie, des gaz réfrigérants, des revêtements antiadhésifs, des cosmétiques, des dispositifs médicaux, des produits phytopharmaceutiques, etc.
Il s’agit de composés chimiques organiques fluorés de synthèse qui représentent une vaste famille de plusieurs milliers de composés chimiques. Ils ont pour caractéristique commune de présenter une liaison chimique carbone-fluor particulièrement stable. Ils sont notamment appelés « produits chimiques éternels » ou « polluants éternels » en raison de leur extrême persistance dans l’environnement et dans l’organisme humain.
Persistants, polluants et omniprésents
Les PFAS font partie de la catégorie des « polluants organiques persistants » (POP). Ils se diffusent partout, dans l’eau, les sols, l’air, à l’intérieur de nos habitations jusqu’aux fonds océaniques et aux régions arctiques. Ils contaminent la faune, la flore, tout autant que l’être humain.
Le territoire français ne fait pas exception, à des taux plus ou moins élevés selon la proximité d’activités industrielles émettrices de PFAS. L’ensemble de la population est contaminé, essentiellement par ingestion via l’eau et les aliments, ou par inhalation.
Des risques avérés pour notre santé
Des études ont mis en évidence des liens entre l’exposition aux PFAS et des problèmes de santé tels que le cancer, les maladies thyroïdiennes, les troubles hormonaux, la baisse de la fertilité et les affections immunitaires. Leur persistance dans l’environnement signifie qu’ils peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire et, de ce fait, exposer les populations humaines et animales à des niveaux de contamination préoccupants. En outre, les PFAS peuvent polluer les eaux souterraines, contribuant à une pollution généralisée des ressources en eau potable.
Selon le ministère de la Santé, les propriétés (physico-chimie, toxicité, écotoxicité, impacts sur la santé humaine et la biodiversité…) de certaines molécules sont bien connues, en particulier l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctane sulfonique (PFOS). Des méthodes d’analyse sont disponibles, permettant leur surveillance dans différents milieux, notamment, celle de l’eau potable, conformément à la directive européenne 2020/2184.
Pour la majorité des PFAS, les connaissances restent parcellaires. Néanmoins, compte tenu de leurs structures chimiques similaires, tous les PFAS risquent de présenter des impacts sur la santé et sur l’environnement.
Le plan d’actions interministériel sur les PFAS
En avril 2024, un plan d’actions a été élaboré conjointement par les ministères chargés de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, de l’Industrie, du Travail et de la Santé, de l’Intérieur, de l’Agriculture, des Armées, de la Recherche.
Il s’articule autour de cinq axes d’actions :
- Acquérir des connaissances sur les méthodes de mesures des émissions, sur la dissémination et les expositions ;
- Améliorer, renforcer la surveillance et mobiliser les données qui en sont issues pour agir ;
- Réduire les risques liés à l’exposition aux PFAS ;
- Innover en associant les acteurs économiques et soutenir la recherche ;
- Informer pour mieux agir.
Le Groupe CHIMIREC, engagé dans ce plan d’actions
Les PFAS se retrouvent dans l’environnement via les rejets industriels et domestiques, les déchets pas ou mal recyclés, ou encore les lieux de grands feux (usines, forêts, etc.) contre lesquels ont été utilisées des mousses anti-incendie.
L’Igedd, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, recommande des actions prioritaires, en particulier l’identification des sites émetteurs (principalement des sites industriels), anciens et actuels, afin de les dépolluer et de stopper les émissions à l’origine. Ensuite, il s’agira de déterminer quelles actions mettre en place pour limiter les contaminations de l’environnement et des humains.
Le Groupe CHIMIREC a mis en œuvre l’ensemble des obligations qui lui incombent, dont celles fixées par l’arrêté ministériel du 20 juin 2023 visant à identifier la présence de PFAS dans les rejets aqueux de certains types d’industries. Tous les sites du Groupe ont donc recherché les PFAS dans leurs rejets aqueux, à raison d’une campagne de mesure mensuelle, durant trois mois.
À partir de 2025, la réglementation de surveillance pourrait également s’appliquer aux rejets atmosphériques.
Comment minimiser l’exposition aux PFAS ?
Quelques recommandations :
- Privilégier les textiles naturels ;
- Utiliser des ustensiles de cuisine en acier inoxydable, en fonte ou en céramique ;
- Vérifier la qualité de l’eau potable et envisager des systèmes de filtration efficaces ;
- Choisir des produits ménagers et cosmétiques naturels, sans PFAS ;
- Sensibiliser.
Bien que les applications des PFAS soient variées et souvent indispensables, leur impact sur la santé publique et les écosystèmes nécessitent une vigilance accrue, des régulations strictes et une transition vers des alternatives plus durables.
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