Environnement
Publié le 20/04/2023
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Support papier ou support numérique ? Un casse-tête environnemental
D’un côté, on nous dit d’y réfléchir à deux fois avant d’imprimer un courrier électronique. De l’autre, on nous alerte sur l’ampleur croissante de la pollution numérique qui représente 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Chiffre qui pourrait doubler d’ici à 2025. Alors, quel est le bon choix pour adopter un comportement vertueux ?
Effectivement, l’affaire n’est pas si simple qu’il y paraît ! De manière générale, nous avons tendance à penser que l’usage du papier a un impact écologique plus élevé que le numérique. Sauf que ça dépend…
Ce fut justement le sujet d’étude commandé au cabinet indépendant Quantis par La Poste, directement concernée par l’usage du papier dans le domaine de la communication de ses entreprises clientes. Car il est clair que le « zéro papier » a le vent en poupe, notamment au sein des entreprises qui optent pour des supports de communication numériques, qu’elles considèrent comme écologiquement plus responsables.
Le cabinet Quantis s’est donc chargé d’analyser l’impact environnemental sur l’ensemble du cycle de vie de chacun des supports, papier et numérique.
Cinq scénarios étudiés
- Le cas d'une publicité pour une marque automobile.
- La promotion d'une enseigne de grande distribution.
- Le catalogue d'une marque de mobilier.
- La facture d'électricité.
- Les prospectus pour une chaîne de restauration.
Chacun de ces scénarios a été analysé selon les grandes catégories d’impact environnemental : les ressources minérales et fossiles, l’eau, les écosystèmes, la santé humaine, le changement climatique.
Un résultat qui bouscule les idées reçues
Contre toute attente, l’impact environnemental du papier est plus faible que celui du numérique pour quatre des cinq scénarios. S’il est évident que la réduction de consommation de papier en entreprise reste impérative, nous en arrivons à la conclusion que le tout numérique est une fausse bonne idée du point de vue environnemental.
Ce constat mérite quelques explications.
- Il est vrai que la fabrication et l’acheminement du papier consomment beaucoup de ressources, et encore plus s’il s’agit d’un papier non recyclé. En revanche, en fin de vie, le papier bénéfice de filières de recyclage efficaces. En France, ce sont 5,3 millions de tonnes de papier qui sont recyclés chaque année. La situation est bien différente pour les composants des appareils électroniques, qui sont, de plus, très gourmands en ressources naturelles (métaux ferreux et non ferreux, terres rares). Et d’après l’ADEME, 75 % des déchets d’équipements électriques et électroniques ne seraient pas recyclés.
- Au quotidien, si l’on prend l’exemple d’une facture d’électricité en version papier. La consulter plusieurs fois n’a aucun coût écologique. Alors que l’ouvrir en version numérique sur son espace client implique une navigation sur Internet. Le poids d’une seule recherche Google est estimé à 10 grammes en équivalent carbone. Chaque visionnage, envoi, téléchargement et stockage d’un document, sont des actions qui consomment de l’énergie : une même facture enregistrée à la fois dans sa messagerie, sur le disque dur de son ordinateur ainsi que chez le fournisseur multiplie cette consommation.
En conclusion, les comportements d’usage des supports papier et numérique requièrent pour l’un comme pour l’autre notre vigilance, tout comme ils nécessitent de se poser les bonnes questions pour y apporter les réponses les plus écologiquement responsables !
- Oui au papier recyclé produit en France et non au gâchis du papier.
- Oui à la réduction du poids des contenus numériques (emails, pièces jointes, applis, sites web…).
- Oui au recyclage et reconditionnement des matériels informatiques.
- Oui à la limitation des flux de data liés au marketing digital.