Actus de l'auto
Publié le 26/09/2023
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Le succès du 4x4 le Grenadier Ineos : un paradoxe sociétal
À l'heure où l'on parle de l'arrêt des moteurs thermiques en Europe, où l'on promeut le passage au véhicule électrique et où les prix des carburants flambent, un Britannique sort une gamme de 4x4 qui consomment 14 litres d'essence au 100, et émettent 336 grammes de CO2 par kilomètre.
Fabriqué en France dans la lignée du Defender de Land Rover
Fabriqué en France dans l'ancienne usine Smart en Moselle, le 4x4 Grenadier a été conçu par le Lord britannique Sir Ratcliffe pour remplacer le Defender de Land Rover, arrêté par la marque en 2016 dans sa version originale.
Le saviez-vous ?
À l'annonce de l'arrêt du Defender en 2015, un homme averti (qui en vaut toujours deux) en a acheté 200. Charles Fawcett, a bien fait de miser sur la nostalgie des fans du Defender (dont même la Reine Élisabeth faisait partie, estimant que ce tout-terrain incarnait la puissance et l'ingénierie britannique). Le prix de ces 4x4 un peu rustiques, mais so british, a été multiplié par 4 en moins de dix ans.
L'allure du Defender, le moteur d'une BMW
Le projet du Grenadier a été lancé en 2017, un an après l'arrêt de la production du 4x4 de Land Rover. À l'origine de ce projet complètement décalé avec son époque, un homme d'affaires, Arthur Ratcliffe, PDG de la société INEOS, spécialisée dans le secteur de la chimie. À 70 ans, l'homme le plus riche du Royaume-Uni pilote tout le projet, dans le moindre détail. Il teste chaque modèle et chaque bouton, assure Philippe Steyer, le directeur de l'usine mosellane. Car Arthur Ratcliffe est très exigeant, il veut le meilleur pour son 4x4 de 4,90 mètres de long, 1,93 mètre de large et 2 mètres de haut : moteur BMW, boîtes automatiques à huit rapports ZF, essieux Carraro et suspensions Magna Steyr.
Produits en Lorraine depuis 2021, 5 000 Grenadiers sont déjà sur les routes en 2023
Vendu à partir de 60 950 euros, le Grenadier d'Ineos devrait être disponible dans de plus en plus de concessions automobiles en France. Malgré son lot de détracteurs écologistes, il semble que les carnets de commandes se remplissent. Nostalgiques du Land Rover, climato-sceptiques, ou écolo je-m’en-foutistes, difficile de brosser un portrait type de l'acheteur du 6 cylindres qui semble avoir échappé au malus écologique, pour le moment, grâce à son statut d'utilitaire. Le marché de ce tout-terrain pourrait d'ailleurs être en partie celui d'entreprises et de collectivités françaises, séduites par le made in France du 4x4 : « Parmi les premiers à nous contacter, il y a eu Enedis. Nous avons reçu les pompiers d'Alsace, nous sommes en discussion avec le Raid et avec les CRS chargés de la surveillance des plages. Avec l'armée française aussi. » a déclaré le directeur de l'usine de construction automobile, M. Steyer, au journal Le Monde.
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