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Le gigacasting : futur casse-tête pour les réparateurs automobiles ?

Le gigacasting : futur casse-tête pour les réparateurs automobiles ?

Actus de l'auto

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Le gigacasting : futur casse-tête pour les réparateurs automobiles ?

Le gigacasting ou megacasting est une nouvelle méthode de fabrication dans l'industrie automobile, qui consiste à produire de grandes pièces de châssis d'un seul tenant, grâce à des presses de moulage géantes. Popularisée par Tesla dans la fabrication de ses véhicules électriques, cette technologie intéresse de plus en plus de constructeurs. Et pourtant, les voitures construites ainsi ne sont pas faciles à entretenir une fois sur les routes.

Des coûts de production avantageux pour les constructeurs

Pour les constructeurs, l'adoption du giga-casting entraîne d'importantes économies. Chez Tesla par exemple, le châssis des voitures est fabriqué avec trois grandes pièces moulées, au lieu d'une centaine de pièces assemblées (source Tesla), ce qui a permis à Elon Musk de se débarrasser de 300 robots d'assemblage (qui remplaçaient déjà un paquet d'humains).


Plus faciles à assembler, les structures monoblocs sont plus complexes à entretenir

Pour les propriétaires des véhicules construits en gigacasting et pour ceux qui travaillent sur leur maintenance et leur réparation, les structures monoblocs présentent quelques inconvénients :

Des besoins particuliers pour les réparateurs

La gestion des pièces de grande taille nécessite des équipements spéciaux pour leur manipulation et leur stockage, et de la place ! De plus, les techniciens doivent être formés spécifiquement pour travailler avec les technologies de gigacasting, ce qui nécessite des formations et du temps.

Un coût plus élevé de réparations pour les automobilistes

Le gigacasting permettant de produire des pièces de châssis monoblocs, les garagistes doivent souvent remplacer une grande section du véhicule, plutôt que de réparer une petite partie endommagée. Un petit accrochage pourra vite devenir très coûteux. D'autant que le diagnostic pour identifier les dommages internes, ou les défauts dans une grande pièce monobloc, semble plus difficile.

Des pièces de remplacement plus difficiles à obtenir

En plus d'être surdimensionnées, les pièces de remplacement proviennent exclusivement du fabricant original. Cela peut entraîner des délais plus longs pour obtenir les pièces nécessaires à la réparation, et pas de possibilité de faire jouer la concurrence avec des pièces compatibles. À l'heure de la pièce de réemploi et de l’économie circulaire, ce n’est pas une giga-idée !


Gigacasting, environnement et développement durable

Côté environnement aussi, la technologie du gigacasting pose quelques questions. Au-delà de l'utilisation de presses géantes énergivores pour la fabrication de mega-pièces en aluminium, les grandes pièces sont plus difficiles à recycler comparativement à des pièces plus petites : un défi en termes de gestion des déchets pour les garages.

Et que dire de l'impact du remplacement des blocs entiers d’un véhicule – dont la production nécessite bien plus de matière et d’énergie, alors qu'une pièce détachée de plus petite taille fait l’affaire aujourd’hui ?
« Ah ben ma petite dame faut changer tout le toit de la voiture, sinon on ne pourra pas changer l'antenne radio ! » ...

Bien que le gigacasting puisse offrir des avantages rentables en termes de fabrication automobile, il introduit également des complexités pour les garagistes et les carrossiers qui devront s'adapter à ces nouvelles méthodes de fabrication, souvent avec des coûts supplémentaires d'équipement, de formation et d’approvisionnement, qui alourdiront les factures des automobilistes.

D'ailleurs, la Fédération de la distribution automobile (FEDA) a déjà prévenu en octobre 2023 :
attention aux risques de giga-gaspillage !  

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