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Le recyclage du plastique, c’est technique, pas automatique et souvent problématique !

Le recyclage du plastique, c’est technique, pas automatique et souvent problématique !

Valorisation

Le recyclage du plastique, c’est technique, pas automatique et souvent problématique !

Dans les industries, le bâtiment, les transports, la communication, le textile, l’alimentaire, la santé… Le plastique est partout, dans la plupart des activités humaines. Sa production mondiale était chiffrée, par l’OCDE, à 460 millions de tonnes par an en 2019, dont 40 % destinés aux seuls emballages plastiques, le plus souvent à usage unique.

 

Le plastique, pratique mais tellement dramatique

La production de plastiques reste en augmentation constante, elle pourrait doubler ou tripler au niveau mondial d’ici à 2050, elle créé une quantité phénoménale de déchets, et, pire, elle est la cause d’une pollution environnementale majeure.

Il faut en effet 10 à 20 ans à un sachet plastique pour se dégrader dans la nature, et pas moins de 450 ans pour une bouteille plastique, sachant que les micro et nano particules issues de cette dégradation polluent gravement les milieux naturels, notamment tous les milieux aquatiques. Ainsi, en 2017, l’Organisation des Nations Unies déclarait que les océans contenaient 51 trillions de particules de plastique. Ces microplastiques se retrouvent dans l’organisme des animaux marins, comme dans l’eau du robinet, les humains finissent donc aussi par en ingérer, d’une manière ou d’une autre.

 

L’évolution de la réglementation européenne

Depuis juillet 2021, une directive européenne interdit de mettre sur le marché des pailles, des assiettes ou encore des couverts en plastique à usage unique au sein de l'Union Européenne. Elle prévoit également un meilleur recyclage des bouteilles.

Le texte fixe l'objectif d'un tri séparé de 77 % des bouteilles en plastique en 2025 et jusqu'à 90 % en 2030. À cette même date, elles devront être fabriquées à partir d'au moins 30 % de plastiques recyclés. Et celles dont les bouchons sont en plastique peuvent être commercialisées seulement si le bouchon reste attaché à la bouteille après ouverture.

 

Quels procédés de recyclage ?

Malheureusement loin d’être automatique, le recyclage des plastiques concerne, en France, seulement 26 % des déchets plastiques. 43 % des déchets sont orientés vers la valorisation énergétique et 32 % sont enfouis dans des décharges.


Ce qu’il faut savoir, c’est que « le » plastique recouvre en fait différents types de matières qui, pour certaines d’entre elles ne sont pas recyclables, ou le sont par des procédés complexes.
Voici les principaux types de résines plastiques et leurs applications dans le domaine de l’emballage (*) :

  1. PET > le polyéthylène téréphtalate : bouteilles d’eau et de boissons, emballages alimentaires, récipients plastiques (paquets de biscuits, sauces, etc.) ;
  2. HDPE > le polyéthylène haute densité : bouteilles de lait, sacs de congélation, récipients pour glaces, bouteilles de jus de fruits, de lessive, de shampoing ;
  3. PVC > le polychlorure de vinyle : tuyaux de canalisation, revêtements muraux ;
  4. LDPE > le polyéthylène basse densité : emballages alimentaires, films alimentaires, sacs poubelles ;
  5. PP > le polypropylène : habitacles de voitures (tableau de bord, intérieur des portes…), pots de yaourt, mobilier de jardin ;
  6. PS > le polystyrène : BTP (cloisons, toitures), industrie nautique ;
  7. Les autres types de plastiques, comme le polycarbonate (PC), le polyuréthane (PU) ou encore l'acide polylactique (PLA).

Le recyclage mécanique

Actuellement, 99 % des déchets thermoplastiques sont recyclés selon un recyclage dit « mécanique » : après avoir été collectés et triés pour obtenir des gisements par famille de polymères dits « homogènes », ces derniers sont sur-triés, lavés, broyés, extrudés, transformés en paillettes ou granulés, puis réutilisés sous la forme de matière première recyclée (MPR), ou matières premières secondaires, sans que soit modifiée la structure du polymère.

Ce type de recyclage présente d’importantes limites du fait de sa complexité, de la diversité des résines polymériques, de l’ajout d’additifs dans leur fabrication et des pollutions externes survenues aux différents niveaux de vie du plastique.

Par exemple, intégrer 30 % de plastique recyclé dans les bouteilles d’ici 2030 suppose de disposer d’une matière recyclée de très haute qualité, en particulier pour les emballages alimentaires ou cosmétiques, et donc d’améliorer l’efficacité de la collecte, du tri et des méthodes de valorisation des MPR.

On estime que seulement 1 emballage rigide sur 10 en PET redevient un emballage rigide après recyclage mécanique.
Néanmoins, il présente un intérêt certain dans le cadre d’emballages souillés, classés dangereux (tonnelets, bidons, fûts, conteneurs…). C’est l’activité développée par le Groupe CHIMIREC, au sein de sa filiale ECO-LOGISTIQUE Réemploi.  Chaque année, elle produit 5 000 tonnes de PEHD valorisé, réutilisable par des plasturgistes pour fabriquer de nouveaux éléments en plastique tels que des gaines électriques, des canalisations, de la signalétique de chantier, etc.

Le recyclage chimique

Son objectif est de réussir à produire de nouvelles matières premières par modification de la structure chimique du polymère et purification des produits ainsi formés. Il inclut les procédés de dépolymérisation et de conversion.

Le groupe IFPEN (*) a développé un procédé de dépolymérisation par glycolyse, dépigmentation et décoloration : Rewind® PET.

En 2020, Axens, IFPEN et JEPLAN ont conclu un partenariat pour développer ce procédé innovant de recyclage chimique, qui peut être utilisé pour recycler tous les types de déchets de polyéthylène téréphtalate (PET), en particulier ceux qui sont difficiles à recycler mécaniquement. Avec le soutien de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), cette collaboration a abouti à la construction, à la mise en service et au démarrage de l’unité semi-industrielle Rewind® PET en 2023, au Japon.

Lancé en février 2024, le projet PROPRE (PROgramme pour le développement des Plastiques Recyclés par voie(s) chimique(s)), vise à construire le socle scientifique et technologique pour une filière complète dédiée au recyclage chimique à boucle courte allant de la recherche fondamentale, à l’échelle laboratoire, jusqu’à la pré-industrialisation de ligne de production, à l’échelle pilote.

Donc, Rewind® PET, à suivre de près…

 

Le réemploi pour éviter l’usage unique

Le réemploi équivaut à 100 % de valorisation, c’est l’une des filières de gestion de déchets mises en place par ECO-LOGISTIQUE Réemploi. Chez ses clients industriels, celle-ci collecte les emballages plastiques (IBC, fût, jerrican) ayant contenu des substances dangereuses ou non. Après traitement et vérification de leur fonctionnalité originelle, ces emballages sont prêts pour leur réemploi. Les clients réduisent ainsi la production de déchets plastiques, contribuent au respect de l’environnement et réalisent aussi une économie substantielle.

Parallèlement, ECO-LOGISTIQUE Réemploi propose à l’achat une large gamme d’emballages rénovés.

 

La conclusion, moins nous utilisons de plastique, mieux ça vaut !

Voici quelques réflexes à adopter pour réduire les emballages plastiques dans nos vies quotidiennes :

  • Éviter les produits "suremballés" (avec plusieurs couches d'emballages ou de grands vides, emballés à l'unité...).
  • Acheter en vrac et à emporter avec ses propres contenants réutilisables.
  • Opter pour une gourde à la place de bouteilles en plastique.
  • Avoir toujours un sac cabas réutilisable sur soi.
  • Privilégier l'emploi d'emballages réutilisables, notamment en verre (bière, vin, jus, sodas, huile...).

 

(*)  Source : IFP Énergies nouvelles

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